Les principaux instigateurs de l’événement étaient l’instituteur Laurent A. Arsenault et l’agriculteur Élie E. Arsenault d’Urbainville. Le premier secrétaire-trésorier était un autre enseignant, Stanislas Aucoin, qui occupe ce poste de 1903 à 1911.

Le premier rapport de l’Exposition agricole de Baie-Egmont et Mont-Carmel, publié par le ministère de l’Agriculture, date de 1908. Soumis par Stanislaus Wedge (Stanislas Aucoin), il nous renseigne bien sur l’état de l’Exposition cinq ans après sa création.

Cette exposition, qui a lieu depuis cinq ans, est tenue sous les auspices de l’Institut des fermiers Union. Celle de 1908 a surpassé toutes celles tenues précédemment.

Le gouverneur McKinnon nous a honorés de sa présence et a ouvert l’Exposition. Le premier ministre Haszard était également présent et il s’est dit fort heureux des objets exposés devant lui.

Dans les compétitions de grain, des racines et des légumes, l’Exposition a rivalisé favorablement avec les plus grandes expositions.

Les moutons et les porcs en montre étaient également de bonne qualité. Il y avait aussi quelques bons chevaux et quelques bonnes pièces de bétail. Dans le domaine des fruits et du travail des dames, l’étalage était bien. En tout, il y avait 310 inscriptions (entrées) : grains, racines et légumes, 167; animaux, 70; fruits et travaux des dames, 73. La somme de 179,55 $ a été payée en prix.

Le secrétaire-trésorier soumet également un rapport financier, car l’exposition jouit maintenant d’une subvention gouvernementale de cent dollars :

Revenus
Octroi du gouvernement
100,00$
Frais d'inscription
52,00$
Frais d'entrée
51,80$
Cantine
104,00$
Repas
60,00$
Total des revenus
367,80$
Dépense
Montant payé en prix
179,55$
Cantine
74,00$
Repas
56,45$
Salaire du secrétaire
5,00$
Impression et annonces
6,00$
Divers
4,00$
Total des dépenses
325,00$

D’une année à l’autre, l’Exposition gagne en popularité, autant auprès du grand public que des membres des instituts de fermiers. En 1914, selon le Pioneer de Summerside, non moins de 158 membres s’étaient inscrits dans les compétitions. Si en 1908 on compte un total de 310 inscriptions dans l’ensemble des classes, ce nombre augmente à 483 en 1912, à 650 en 1924 et à 1,269 en 1936. Les octrois gouvernementaux grossissent également – quoique pas aussi rapidement que l’auraient souhaité les directeurs – de 100$ à 250$ et 400$ respectivement.

En 1912, la petite exposition acadienne se retrouve dans la liste des neuf expositions qui reçoivent un octroi du ministère de l’Agriculture.

Exposition
Inscriptions
Octrois Gouvernementaux
Comté de Prince
1 136
1 400,00$
Inter-provincial
3 985
3 950,00$
Comté de Kings
1 152
1 000,00$
Baie-Egmont et Mont-Carmel
483
150,00$
Tracadie Cross
430
50,00$
York
325
15,00$
Foire des semences de Georgetown
300
50,00$
Foire provinciale des semences
1 200
325,00$
Foire centrale des semences
1 173
465,22$

Les journalistes qui assistent à l’Exposition soulignent régulièrement la qualité de l’événement.

Le point faible de l’Exposition réside principalement au niveau du bétail exposé qui ne rencontre pas les standards du ministère de l’Agriculture. Les fermiers de la région sont pour la plupart de petits fermiers avec peu de moyens pour investir dans des animaux de race et pour nourrir convenablement leurs troupeaux. Cette situation rend plus difficile l’obtention d’octrois gouvernementaux plus généreux. En 1928, le député local, Harry Darby, assiste à l’assemblée annuelle de l’Association. Il explique aux membres qu’il a réussi de peine et de misère à faire voter la somme de 300 $ pour leur exposition. Il leur dit que les gens au ministère de l’Agriculture ne veulent pas leur donner une subvention élevée parce qu’ils n’ont pas d’animaux de race, mais qu’on était satisfait de  » l’ouvrage des dames et les autres entrées agricoles « . En fin de compte, le ministère accordera seulement un octroi de 250 $ à l’Exposition cette année-là, bien qu’il lui avait octroyé 300 $ en 1925 et 1926 et 400 $ en 1927.

La question de la qualité des animaux exposés est souvent soulevée aux assemblées annuelles de l’Exposition. On se répète qu’il faudrait tenter de mieux nourrir ses animaux et mieux les préparer pour les mettre en compétition.